C’était en fin de journée, un samedi je crois. Mais ça aurait très
bien pu se passer un mardi à l’heure du premier café. Je feuilletais
mon journal lorsqu’à la rubrique «Médias-Télévision» mon regard fut
attiré par un article au titre a priori accrocheur: «Diversifier à tout
prix?». Chouette, me dis-je, une étude sur la diversité dans les médias, une
analyse un peu critique des politiques visant à améliorer la
représentation des femmes, des personnes de couleurs, handicapées, à
orientation sexuelle minoritaire; voire des
lesbiennes-handicapées-de-couleurs... on peut rêver! Et me voilà
embarqué dans la lecture de cet article où il n’était en fait question
ni de genres ni de couleurs, mais bien des stratégies de diversification
des médias audiovisuels en matière de produits dérivés et... lucratifs.
C’est ainsi que j’appris que les fans de l’«Amour est dans le pré»
pourront bientôt acheter des bottes en caoutchouc, des tabliers, des
tasses aux couleurs de l’émission, à l’aide d’une carte de crédit éditée
par leur chaîne télé. On n’arrête pas le progrès. Plus loin, je lus
que, tenue par ses missions de service public, la RTBF, quant à elle, ne
peut pas diversifier à ce point son offre de produits. «Rien de bien
folichon donc...» concluait la journaliste à propos de la télé
publique! Alors, de deux choses l’une. Soit cette journaliste n’a
jamais regardé d’émissions de service public, soit la RTBF s’est
largement plantée dans ses missions d’éducation aux médias. Car si ce
n’était le cas, l’auteure se serait demandé ne fut-ce qu’un instant si
c’est vraiment très «folichon» de faire acheter aux téléspectateurs
des articles dont ils n’ont sûrement pas besoin avec de l’argent qu’ils
n’ont pas forcément... et de considérer de surcroît que c’est rendre
service au public!
mercredi 16 novembre 2011
mardi 8 novembre 2011
Travail-famille, de nouveaux champs de réflexions
Après avoir voulu « articuler l’école et l’entreprise» (en 2001), Bernard Fusulier s’est penché sur «l’entreprise et l’articulation travail/famille ». En 2008, il publiait une étude réalisée auprès d’entreprises wallonnes qui tirait un bilan de la façon dont les organisations intègrent cette problématique. Avec « Articuler vie professionnelle et vie familiale », qui vient de sortir aux Presses universitaires de Louvain, le professeur de sociologie de l’UCL poursuit sur sa lancée, mais en abordant des terrains inexplorés. Beaucoup de choses ont été écrites sur les politiques publiques visant à aider chacune et chacun à gagner sa vie tout en prenant soin de sa famille. Des mesures comme le crédit temps, la pause carrière ou le développement de crèches et autres haltes-garderies permettent de dépasser le modèle traditionnel du « mâle qui va gagner le pain » et favorisent l’insertion des femmes dans l’emploi. Mais ces politiques ont leurs limites, quand elles n’entraînent pas des effets pervers comme la dévalorisation du travail domestique ou le renforcement des inégalités hommes/femmes. Bernard Fusulier et son équipe ont donc interrogé l’influence que peut avoir l’environnement professionnel sur cette APF, au départ de l’étude de trois professions : infirmier(ère)s, policiers, assistants sociaux. En bref, les infirmières ont le plus de difficultés à concilier travail et famille et se sentent peu soutenues. Elles recourent souvent au temps partiel. Le temps plein est la norme chez les policiers, mais des arrangements informels permettent de prendre en charge des questions privées au travail. Quant aux assistants sociaux, ils recourent aussi au temps partiel, mais avec plus de soutien interne. Cette analyse brouille davantage nos repères qu’elle ne donne de réponses nouvelles. Mais ce faisant, elle ouvre de nouveaux champs de réflexions, et des pistes, qui intègrent l’aspiration des personnes et donc la qualité de l’emploi et le dépassement du clivage hommes femmes.
Fusulier B. et. al., 2011, « Articuler vie professionnelle et vie familiale. Étude de trois groupes professionnels : les infirmières, les policiers et les assistants sociaux », PUL, Louvain-la-Neuve, 250 pp.
Fusulier B. et. al., 2011, « Articuler vie professionnelle et vie familiale. Étude de trois groupes professionnels : les infirmières, les policiers et les assistants sociaux », PUL, Louvain-la-Neuve, 250 pp.
Les Roms, d'une misère à l'autre
Photo Belga |
lundi 3 octobre 2011
Beau temps, si lumineux en fin de journée...
www.lalibre.be |
C'est une chance inestimable, et j'en mesure la valeur cinq jours sur sept à peu de choses près, de pouvoir se rendre au boulot à pied ou à vélo. Ce lundi, j'avais choisi la première option. Juste pour faire durer le plaisir du déplacement, malgré quelques lancinantes courbatures héritées d'un jogging dominical trop poussé. Il me plaisait de lire mon journal en évitant les pavés déchaussés et les chauffards déjantés, de reporter de quelques minutes encore une journée de travail dont j'appréhendais réunions et confrontation. Mais c'est le soir, au retour d'un jour pas si terrible que ça au fond, que j'ai pris toute la mesure de ces quelques pas entre lieu de travail et domicile. Je me suis rendu compte que la voie principale qui me reconduit chez moi est orientée plein ouest. Que vers les 18 heures, en ce troisième jour d'octobre, elle était inondée d'un soleil déjà fatigué, mais encore si chaud. C'est alors que je me suis souvenu des prévisions météo du matin: "profitez de cette journée, car l'automne s'installera dès mardi". Un frisson m'a parcouru. J'aurais voulu arrêter le temps. M'arrêter moi, au milieu de la rue, goûter jusqu'à extinction des feux cet été indien trop bref, et seul été de l'année... faut-il préciser? J'ai donc ralenti le pas, aiguisé mes sens, empli mon être de tout ce qui nous rend ce soleil si vital. Et c'est alors que mes yeux écarquillés ont aperçu ce jeune homme, si bien fait de sa personne, débardeur noir moulant, muscles saillants, sans excès, peau encore hâlée, et qui a souri. Dire que dès demain, il faudra attendre six mois, au moins, pour que le printemps réchauffe les coeurs et les corps... On fait comment pour arrêter ce fichu temps qui passe?
samedi 1 octobre 2011
Corne de l'Afrique: les multiples causes de la faim
La crise alimentaire, qui à ce stade n’est qualifiée de « famine » par l'ONU qu’en Somalie, menace pourtant de mort 12 millions de personnes dans cinq pays de la Corne de l’Afrique: la Somalie, le Kenya, l’Éthiopie, l’Ouganda et Djibouti. On s’accorde à considérer que des facteurs consécutifs au réchauffement climatique sont à l’origine de cette crise: les deux dernières saisons des pluies se sont caractérisées par des précipitations nettement inférieures à la normale et les nappes phréatiques n’ont pas été suffisamment réalimentées. Mais le climat n’explique pas tout, loin de là...
Photo Didier Seynave en Tanzanie |
- Sur le plan international, la spéculation sur les produits alimentaires entraîne une double conséquence grave. D’une part, la production agricole des pays africains est de plus en plus orientée vers l’exportation. D’autre part, les denrées alimentaires toujours plus massivement importées pour la consommation locale sont de plus en plus chères... la spirale infernale.
- Sur le plan régional, les leçons n’ont pas été tirées de la crise alimentaire de 2008. Les pays de l’Union africaine s’étaient certes engagés à augmenter la part de leur budget consacré à l’agriculture (pour atteindre 10%) et à encourager une culture vivrière pour diminuer la dépendance aux produits d’importation. Force est de constater que peu de pays ont respecté leurs engagements.
- Plus localement, la Somalie, désormais contrôlée par des milices islamistes proches d’Al-Qaïda, est en proie à de violents combats depuis les années ‘90. L’insécurité affecte la circulation des marchandises comme l’acheminement de l’aide humanitaire, souvent détournée. Elle pousse aussi sur les routes des milliers de personnes menacées par la faim et par les exactions. On estime à près de 1,4 million de Somaliens déplacés à l’intérieur du pays et 680.000 autres qui ont cherché refuge dans les pays voisins. A titre d’exemple, le camp de Dadaab, au Kenya, accueille désormais plus de 400.000 réfugiés. Il n’était prévu que pour en recevoir 90.000!
À causes multiples, responsabilités multiples? Certes. Mais la communauté internationale en porte une lourde part. Elle pourrait intervenir à bien des niveaux, sans même parler de lutte contre le réchauffement climatique. En matière d’aide urgente, bien entendu. Par une régulation de la spéculation sur les denrées alimentaires, aussi. Et dans la résolution du conflit somalien. Mais, contrairement à d’autres, cette région du continent africain est dépourvue de pétrole ou d’autres richesses naturelles qui (seules?) pourraient motiver un réel sursaut... humanitaire.
lundi 29 août 2011
Le domaine du Bois des Moutiers à vendre
Le propriétaire l'avait laissé entendre, lors de ma visite du site en avril dernier, il était incertain de l'avenir de la propriété. Des raisons tant familiales que financières et réglementaires l'obligeaient à envisager de se séparer de la propriété de Varengeville-sur-Mer; de la superbe villa Art-and-Crafts et des splendides jardins coulant vers la mer. Ma surprise n'est donc que partielle de découvrir que le prermier juillet dernier le journal Le Monde annonçait la vente du site. Il est sans doute dommage qu'une famille doive se défaire d'un tel héritage, mais c'est surtout le doute sur l'avenir du lieu qui inquiète. Restera-t-il ouvert au public comme ce fut le cas ces quarante dernières années? Et, surtout, sera-t-il préservé et entretenu comme il le fut pendant plus d'un siècle? Il est certes protégé, ce qui empêchera peut-être le Conservatoire du littoral de s'en porter acquéreur. Mais cette protection légale suffira-t-elle? Je ne peux m'empêcher de rester songeur et de mesurer la chance que j'ai eue de cette visite et l'échange aussi instructif qu'agréable qui s'en est suivi avec Antoine Bouchayer-Mallet qui rêvait, alors, d'une fondation internationale qui aurait transformé le lieu en sorte de Villa Medicis en Normandie...
vendredi 26 août 2011
Un été tout pourri
Je n’en suis pas très fier. Mais je dois l’avouer : cet été, après des vacances entre les gouttes de pluie tiède et les verres de rosé frais, je n’avais aucune envie de rentrer au pays. Mais alors, aucune envie du tout!
Déjà, je m’étais fait le plaisir de ne pas ouvrir un seul journal pendant mon périple, de n’allumer ni la radio ni la télé lorsqu’un hôtel avait le mauvais goût d’offrir ce service. Et, autre première, ce fut cette fois à contrecoeur que j’acceptais d’expliquer à nos voisins français les soubresauts de la crise politique belge. Pourtant, ils étaient plus friands que jamais de nos péripéties surréalistes. Et je fus même surpris du niveau de leurs connaissances en la matière.
Mais plus nos voisins s’intéressaient à nous, plus je me désintéressais de BHV, NVA, bla-bla-bla. Si bien qu’au moment de passer la frontière du retour, je fus pris comme d’une angoisse. Quelle nouvelle catastrophe nous attendait au royaume Belgique ? Bart et Elio en étaient-ils enfin venus, aux mains ? Standard & Poor’s avait-elle finalement baissé la note de notre dette si peu souveraine? Et notre bon roi... avait-il dû revenir dare-dare de Châteauneuf de Grasse? Pourrions-nous encore parler français à Bruxelles? Et déclarer nos impôts en ligne?
Bref, je m’attendais au pire... et je fus déçu. Le formateur royal avait donné congé à la classe politique. Sandard & Poor’s s’acharnait sur la dette américaine, et, pétrifiés par le marasme économique, les investisseurs attendaient bras croisés la fin d’un orage boursier qu’ils avaient eux-mêmes déclenché. Il n’y eut guère qu’en Grande-Bretagne que quelques jeunes faisaient un peu de grabuge. Mais ils ne sont pas comme nous ces Anglais. Eux, ils ont un gouvernement de plein exercice et, au vu de sa riposte, ça ne fait pas envie...
mardi 2 août 2011
Liberté, égalité, travail!
C’était l’été passé, en France. J’étais en voiture avec un ami soucieux de préservation de l’environnement et de développement durable, malgré un faible pour les monovolumes. Nous devisions au fil d’une de ces nationales qui se traînent entre deux villages et trois radars de police, lorsque le ton monta. Mon ami s’indigna contre ces détritus qui jonchent les bas-côtés de la route et que personne ne songe à ramasser. Pourquoi, s’énervait-il, ne paie-t-on pas des chômeurs pour entretenir les routes? La question aurait pu sembler pleine de bon sens populaire, mais elle me mit mal à l’aise. Je fouillai mon esprit anesthésié par la route en quête de quelque contre argument percutant.
Las... j’eus beau parler de concurrence déloyale aux cantonniers, évoquer le peu de perspectives que cela offrirait aux sans-emploi, rappeler les dérives du travail obligatoire, je prêchais dans le vide. D’autant plus que mon ami était lui-même sans emploi et ne voyait rien de dégradant à soigner la verte nature...
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée au bord de cette route de France. Car le contre-argument percutant, c’est cet été que je l’ai trouvé, dans un autre pays d’Europe. En Hongrie, précisément, où le Parlement a voté une loi qui réduit les allocations de chômage et qui oblige les chômeurs à effectuer des travaux d’intérêt général. S’ils refusent? Ils perdront leurs maigres allocations (280 euros maximum). Et si le lieu de travail se situe trop loin de leur domicile? Ils seront logés, notamment dans des villes conteneurs surveillées par des policiers à la retraite. Ces mesures visent d’abord les Roms, particulièrement frappés par le chômage. Mais l’histoire ne dit pas, encore, si on leur précisera à l’entrée de ces camps que «le travail rend libre».
Las... j’eus beau parler de concurrence déloyale aux cantonniers, évoquer le peu de perspectives que cela offrirait aux sans-emploi, rappeler les dérives du travail obligatoire, je prêchais dans le vide. D’autant plus que mon ami était lui-même sans emploi et ne voyait rien de dégradant à soigner la verte nature...
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée au bord de cette route de France. Car le contre-argument percutant, c’est cet été que je l’ai trouvé, dans un autre pays d’Europe. En Hongrie, précisément, où le Parlement a voté une loi qui réduit les allocations de chômage et qui oblige les chômeurs à effectuer des travaux d’intérêt général. S’ils refusent? Ils perdront leurs maigres allocations (280 euros maximum). Et si le lieu de travail se situe trop loin de leur domicile? Ils seront logés, notamment dans des villes conteneurs surveillées par des policiers à la retraite. Ces mesures visent d’abord les Roms, particulièrement frappés par le chômage. Mais l’histoire ne dit pas, encore, si on leur précisera à l’entrée de ces camps que «le travail rend libre».
jeudi 23 juin 2011
Jugement dernier
Y'a des jours, comme ça, où on n'a plus envie de rien. On ne sait pas trop pourquoi, et on se demande même comment on a fait pour que ça n'advienne pas plus tôt. On se dit qu'on a trop de boulot pour un salaire pas excessif, et qu'on explore des domaines peu réjouissants: le logement en crise, la gouvernance plus capitaliste qu'économique de l'Europe, la pauvreté qui grandit, la solidarité qui flétrit, l'homme qui n'a jamais été aussi bestial que depuis qu'il a inventé les dividendes, les fonds de pensions, les multinationales, les actifs toxiques, les banquiers rapaces et les économistes bornés.
Et Dieu dans tout ça? Et la guerre? L'une existe toujours, l'autre se cherche encore. Mais l'une et l'autre ressemblent de plus en plus à de simples outils au service d'un seul et sordide idéal: l'argent ou le pouvoir, le pouvoir de l'argent.
Et moi dans tout ça? Je n'ai qu'une certitude: je n'emporterai rien. Alors, j'essaie de me dépouiller, de faire en sorte qu'au dernier souffle il ne me reste qu'un lit, des souvenirs si possible heureux, un minimum de regrets et la chaleur d'une main qui tient la mienne. C'est loin d'être acquis. Tout à coup, ça me semble même tellement plus difficile que d'accumuler capital et dividendes, piscine et 4x4.
Tiens donc... est-ce que notre vieille copine la faucheuse ne se planquerait pas derrière tout ça? Que cette salope nous fasse peur à en crever, j'en suis le premier témoin, avec des milliards d'autres avant moi. Mais que cette peur nous motive à exploiter, polluer, dominer, accumuler, dicter, éliminer, génocider, massacrer, j'ai de plus en plus de mal à le concevoir, même si je crois de moins en moins au jugement dernier. Au fond, pas grand-chose de neuf ici bas. C'est peut-être ça qui me déprime le plus...
vendredi 17 juin 2011
Des loup et des moutons
Ce matin-là, après avoir appris la possible libération conditionnelle de l’ex-compagne de Marc Dutroux, j’étais décidé à virer des mes «amis» Facebook tout qui irait grossir la liste des 78.000 fans d’un groupe «Contre la libération de Michelle Martin». Non pas que je me réjouissais de la décision de justice ou que j’étais indifférent au choc que devaient éprouver les victimes et leurs proches. J’appréhendais juste les cris d’orfraie si dangereux pour la démocratie. J’espérais quelque propos mesuré sur le fait que priver de tout espoir le criminel, même le plus odieux, est toujours une mauvaise solution.
J’en étais là, à espérer encore, lorsque je découvris les propos télévisés d’un homme d’État, et pas le moindre. Après l’élimination d’Oussama Ben Laden, l’ancien vice-président américain, Dick Cheney, plaidait pour: «un retour aux techniques d’interrogatoires musclées instaurées par l’administration Bush». Bref, la torture pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. Je m’arrête là, ou je continue? Parce qu’un peu plus tard dans la même sinistre journée, j’ai aussi découvert les propos du ministre français des Affaires européennes. En pleine crise économique, Laurent Wauqiez a cru bon de dénoncer les «dérives de l’assistanat». Pour lui, un couple bénéficiant du RSA (à peine 800 euros) gagne plus qu’un autre couple dans lequel il y a une personne qui travaille au salaire minimum (1.365 euros). Cette «injustice» ferait, selon lui, le lit du FN. Et on se demandera qui, en France, court derrière le FN. Mais je me demande surtout comment, avec une telle classe politique, espérer qu’un jour les moutons cessent de hurler avec les loups...
Laurent Wauqiez en indélicatesse avec les chiffres... |
lundi 13 juin 2011
L'antipolitique, les mots piégés de la politique
Le sociologue Richard Lorent avait déjà consacré plusieurs ouvrages à une forme spécifique de protestation politique: le vote pour des partis d’extrême droite. Dans «Le suffrage détourné» par exemple, il développait l’idée que ces choix sont souvent l’expression de personnes qui n’ont pas pu trouver dans le paysage politique traditionnel le moyen de manifester leur ressentiment. Ressentiment généralement nourri par la dégradation des moyens d’existence, précise-t-il très justement.
Dans son dernier ouvrage, «L’antipolitique, les mots piégés de la politique», l’auteur franchit un pas supplémentaire dans son analyse des difficiles rapports entre les citoyens et la (le) politique. Se plaçant cette fois davantage du côté de l’élu que de l’électeur, Richard Lorent démontre mot après mot, subtilement agencé d’ailleurs, comment les politiques parviennent à disqualifier la critique émanant de l’électeur déboussolé par une crise communautaire qui enlise le pays ou le ressentiment du citoyen lassé de payer une crise économique provoquée par des marchés déjà requinqués. Qu’ils traitent de «populiste» un vote désespérément contestataire, de «poujadiste» une interpellation légitimement citoyenne ou d’apolitique un bulletin ostensible blanc, ces responsables politiques ne qualifient jamais innocemment, mais toujours approximativement. Et c’est justement cette approximation tendancieuse, cette déformation du sens initial qui leur permet de balayer la critique, d’ignorer la plainte sociale et de maintenir, surtout, le système de domination en place. Un système qui «se place sans pilote repérable au service de deux objectifs complémentaires devenus automatiques: enrichir une minorité et, dans ce qui demeure, broyer la part nécessaire pour garantir le maintien du système» ajoute l’auteur. «L’antipolitisme...» un ouvrage à recommander donc, d’abord et avant tout aux nombreux décideurs qui déplorent si prestement la défiance croissante de la population envers la classe politique.
Lorent, R., «L’antipolitisme, les mots piégés de la politique», Couleurs Livres, Charleroi, 110p., 14 euros, www.couleurlivres.be.
Lorent, R., «L’antipolitisme, les mots piégés de la politique», Couleurs Livres, Charleroi, 110p., 14 euros, www.couleurlivres.be.
mardi 3 mai 2011
Progrès social
Je dois l'avouer, il m'est déjà arrivé de «faire des ménages». Non pas que j'excelle dans l'usage de la serpillère et du plumeau, mais parce qu'écrire de temps en temps un article «sur le côté», ça arrondit les fins de mois.
Oh, je savais bien ne pas être le seul à connaître des 30 du mois qui perdurent parfois pas loin de dix jours. Mais je dois avouer que je suis tombé des nues en lisant que 200.000 Belges sont obligés d'exercer carrément deux emplois pour s'en sortir financièrement. Et que leur nombre augmente quasi exponentiellement d'année en année. Ils étaient 25.000 de plus l'an dernier pour 8.000 (seulement) l'année précédente. Mais où donc s'arrêtera le progrès social? Les trente glorieuses avaient bien laissé espérer au plus grand nombre profiter de la prospérité, mais avec la crise, il a ensuite fallu se résoudre à travailler à deux par ménage pour joindre les bouts. Puis, à force de voir les salaires tirés vers le bas, soi-disant à cause de la concurrence des pays émergents, ces mêmes ménages ont dû s'endetter à l'excès pour pouvoir continuer à consommer et se loger. Et maintenant que la crise des subprimes et de la financiarisation à outrance est passée par là, les travailleurs doivent donc se résoudre à exercer deux emplois! Une question fait froid dans le dos pour la suite: quand réinstaurera-t-on le travail des enfants pour permettre aux petites familles de vivre dignement? Peut-être Pierre Mariani, le «patron» de Dexia connaît-il la réponse, lui qui doit au moins exercer 15.000 emplois à temps plein en plus de son job initial pour justifier les 600.000 euros de bonus qu'il a touchés en 2010... Une chose est sûre, avec un tel homme-orchestre, Dexia peut continuer à supprimer des emplois par centaines!
mardi 19 avril 2011
Fausse note
"La Belgique manque de rêveurs" |
Voilà deux chanteurs que rien ne prédisposait à partager la Une d'un quotidien vespéral. Sinon les hasards du calendrier de cette fin de mois de mars. Justin Bieber se produisait au Sportpaleis d'Anvers, entouré de ses gardes du corps. Milow sortait son nouvel album subtilement intitulé "North and South".
La comparaison pourrait s'arrêter là, sinon que tous deux chantent en anglais et que l'un n'a vraiment pas grand-chose à dire en dehors de «faites passer Dieu avant tout» alors que l'autre ne manque pas de messages à partager. Comme cette franche considération: «l'identité flamande n'existe pas, au contraire de l'identité belge». C'est vrai qu'il aime son pays, Jonathan Vandenbroeck (de son vrai nom), au point de regretter qu'il «manque de rêveurs» et que les Flamands ont trop tendance à regarder le côté négatif des choses. Un Flamand qui critique ses concitoyens, même en anglais dans le texte de ses chansons, ça passe plutôt mal au nord du Pays. Et quand il se met en plus à estimer, dans une interview à un quotidien néerlandophone, que Bart De Wever «n'a encore rien réalisé», ça déclenche la polémique. Tout l'état major de la NVA crie au scandale et au coup de pub d'un chanteur en mal de ventes. On appréciera la capacité des nationalistes flamands à faire bloc. Mais réagir comme un seul homme contre un homme seul qui ose exprimer une opinion propre, c'est tout de suite moins appréciable. C'est même franchement inquiétant. L'histoire donne cependant raison à la NVA sur un point: désormais, les francophones ont largement découvert Milow. Et peut-être même apprécié. Mais que le jeune Justin Bieber se rassure, vu que la chanson à texte n'a plus la cote, il peut continuer à n'avoir rien à dire à ses innombrables fans.
dimanche 17 avril 2011
Retour du Havre, avant la marée
Bruxelles est bien belle après une semaine de balade à vélo. Mais les images restent gravées, les souvenirs brûlants, la venue de Diego et de Thomas touchante. On ne tourne pas aussi sec la page d'une semaine comme celle-là. Il ne faut pas toujours partir à l'autre bout du monde... Je la refermerai, provisoirement, avec ce joli coucher de soleil...
samedi 16 avril 2011
Normandie 3: Le Havre d'après guerre
Le "Volcan" de Niemeyer |
L'égilse Saint-Pierre |
Bref, je sens que je vais adorer cette ville, sans compter que je me réserve une visite au musée Malraux qui renferme une des plus belles collections d'impressionnistes. Que du bonheur... Et de la vie, dans les restos, les bars, le long des anciens quais aménagés et de la plage d'où le coucher de soleil était admirable ce soir.
mercredi 13 avril 2011
Normandie anglaise
Même si ca monte et ca descend. Même si je n'avance pas très vite sur mon cher vélo. Même si j'ai mal au cul, pour être franc, il fait froid, mais c'est beau, les gens sont plutôt sympas les paysages jolis et mon vélo fidèle. Cet après midi, j'ai eu le toute grande chance de visiter le jardin du Bois des Moutiers a Varengeville sur Mer, et surtout la villa Art and Crafts qui le domine. Une emotion forte, un choc. Une déception aussi: les descendants du fondateur, Guillaume Mallet, vont vendre. Envie de se mobiliser pour garder ce patrimoine public et vivant. Mais c'est une autre histoire. Ce soir fatigué, je doute sur ma destination de demain. La côte ou la vallée de la Seine? Et pour aboutir où? On verra demain...
mardi 12 avril 2011
lundi 11 avril 2011
La Normandie sur deux roues - 1
Superbes vitraux de Manessier à l'église du Saint Sépulcre |
Bon, déjà le titre est trompeur, vu que je ne suis pas encore en Normandie, mais toujours dans le Nord, dans la Somme plus précisément, sur les hauteurs d'Abbeville. Fin de la première étape de ce qui devrait être une balade d'une petite semaine sur les routes de France. Une première pour moi, en solitaire de surcroît. Faut avouer que Thomas m'a sérieusement aidé. Par sa patience et par le lift en voiture qu'il m'a offert jusque dans la campagne amienoise. De là, regagner Abeille sur ma petite reine qu'il faudra que je finisse par baptiser fut un jeu d'enfant, malgré mes craintes, les treize kilos de bagages, peut être superflus, dans les sacoches arrières et le vent de face. Le départementale 112 est bien jolie le long des marais de la Somme, au fil des châteaux, sous un soleil de fin de journée. C'est vrai que j'ai démarré tard, vers 17 heures, mais il est vrai aussi que ce matin nous étions encore à Bruxelles, Thomas mal réveillé et moi hésitant a boucler mon bagage tant les prévisions météo sont humides pour ces prochains jours.
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jeudi 31 mars 2011
Regards sur la simplicité forcée
L'histoire a certes gardé la trace des "grands de ce monde" comme dit la chanson des canuts, mais nombre d'artistes ont aussi recueilli le témoignage, souvent anonyme, parfois involontaire ou inconscient des plus humbles, des plus pauvres, de ces personnes obligées à mener "une vie simple" de labeur, de mendicité, de misère. Ces témoignages, écrits, peints, sculptés se trouvent eu coeur de deux événements culturels qui se trouvent en outre reliés par une date précise: le 1er mai, journée du patrimoine de la Communauté flamande (Erfgoeddag). À cette occasion, les Arhive de l'État organisent dans différentes villes flamandes des expositions mettant en lumière diverses facettes de la pauvreté dans l'histoire du Pays. À Bruxelles, le public pourra découvrir aux Archives générales du Royaume une expo intitulée "Misérables? Regards sur la pauvreté du 13e au 18e siècle". Et comme en prolongement, le Musée Charlier relativement proche propose, en ce 1er mai, mais aussi tous les jours ouvrables jusqu'au 30 septembre prochain, "Une Vie simple", exposition des oeuvres d'artistes belges des 19e et 20e siècles qui ont témoigné de la condition ouvrière et paysanne, des stratégies de survie, des conditions de vie, des croyances et de l'émancipation. Une autre façon de "fêter le travail".
www.erfgoeddag.be et www.charliermuseum.be
www.erfgoeddag.be et www.charliermuseum.be
lundi 21 mars 2011
"Les guerres puritaines"; l'esprit s'invite au débat
Si vous ne voulez pas passer à côté d’une perle, surtout ne lisez pas le quatrième de couverture des «Guerres puritaines», ouvrez directement à la page 9. Car si le résumé peut sembler hermétique, l’ouvrage lui-même, sans se lire comme un roman à suspens, capte néanmoins le lecteur par une bonne dose d’intelligence piquée de nombreux traits d’humour particulièrement rafraîchissants au vu du sujet traité: le port du voile dit islamique. Un humour qui a le bon goût de ne tourner aucun positionnement en dérision et se contente, plus subtilement, de renvoyer dos à dos les principaux protagonistes du débat. D’un côté les «puritanistes religieux» qui «prétendent que les femmes ne peuvent pas laisser voir (leurs cheveux), sauf en certains endroits privés»; de l’autre les «puritanistes laïques» qui estiment que «les femmes peuvent laisser voir leur foulard, sauf en certains lieux publics». Pour les premiers, le foulard est d’abord un vêtement qui cache certaines parties du corps féminin. Pour les autres, il est avant tout un signe, qui sert à manifester certaines convictions. Entre vêtement et signe, un champ (sémantique) de possibles s’ouvre, vaste comme le débat qui anime nos sociétés occidentales depuis une vingtaine d’années, généralement sur le dos, ou plutôt sur la tête, des femmes. Mais l’humour de Bruno Martens, a d’autres vertus que le seul décodage des symboles. Celles, avant tout, de dédramatiser le débat et de rassurer ceux qui perçoivent le foulard comme un rejet avant tout. En ne limitant pas le débat aux seuls principes, ce livre offre en effet des arguments de «simple bon sens» à ceux qui se questionnent, doutent, n’osent pas (encore) ce pas salutaire vers l’autre. «Si l’autonomie des femmes musulmanes doit être prise un tant soit peu au sérieux, conclut l’auteur, alors il faut s’interdire d’interdire tout autant que d’obliger. Il reste permis de discuter, bien sûr, d’autant plus si c’est avec humour». L’ouvrage de Bruno Martens, physicien, philosophe et par ailleurs actif sur le terrain de la cohésion sociale à Schaerbeek, est une salutaire invitation à la discussion.
Martens, B. «Les guerres puritaines, Signes religieux et vêtements pol(ys)émiques», Irfam/ L’Harmattan, coll. Compétences interculturelles (dir. Altay A. Manço), Paris, 2011.
mercredi 9 mars 2011
Le pain noir de l'économie allemande
vendredi 18 février 2011
Le Hollandais volant voyage en lowcost
Michael O’Leary, le bouillant PDG de Ryanair, aurait-il trouvé son maître ? Je ne parle pas de la société italienne Aviointeriors qui a mis au point le «SkyRider», une sorte de faux siège pour avion qui oblige les passagers à se tenir dans une position quasi verticale et très inconfortable, mais qui permet de gagner 12 centimètres entre chaque rangée et d’entasser d’autant plus de monde. Non, Michael O’Leary n’a aucune crainte à se faire du côté de l’Italie, lui qui a déjà suggéré de faire voyager des passagers tout simplement debout; l’accès aux toilettes restant bien entendu payant. O’Leary n’a rien à craindre non plus des turbulents étudiants bruxellois qui se sont fait débarquer d’un avion Ryanair à Lanzarote pour avoir pris à partie le personnel de bord qui leur réclamait des surtaxes pour excès de bagages. La réplique du PDG n’a pas manqué d’humour très british : une vidéo postée sur YouTube qui explique une méthode pour voyager léger, sur une musique du célèbre feuilleton humoristique Benny Hill. Non, c’est contre toute attente des Pays-Bas que vient le danger pour lui. Un ingénieur hollandais, lassé de payer la surtaxe de bagages sur les vols Ryanair a, non sans humour, conçu un manteau permettant de stocker entre poches et doublure pas moins de 15 kilos de bagages. Le règlement de la compagnie à bas coûts ne prévoit rien au sujet des vêtements. Et l’ingénieur ne craint nullement de confirmer la réputation un peu pingre de ses compatriotes, surtout s’il peut équiper les étudiants belges. Face à un danger aussi imminent, Michael O’Leary n’aura d’autre issue que mettre en application l’une de ses célèbres fausses bonnes idées : taxer les passagers obèses.
lundi 31 janvier 2011
Record battu au "petit" salon de l'auto
Eternelle Coccinelle |
Janvier n’est-il pas le mois des bonnes résolutions qu’on ne tient pas? Les partenaires sociaux étaient résolus à sceller un accord interprofessionnel, mais le texte a fait hurler les militants. La reprise économique devait pointer le bout du nez, mais de façon si déséquilibrée que même le patron du FMI voit dans le chômage et les tensions entre pays «les graines de la prochaine crise».
Non, décidément, janvier n’aura tenu aucune promesse… sauf peut-être à Brussels Expo, où le «petit» salon de l’auto a attiré 380 000 visiteurs en 10 jours. Un record dont les organisateurs de la FEBIAC se félicitent «en dépit d’un contexte économique délicat...». Voilà qui est rassurant. Lorsque tous les habitants de la planète posséderont autant d’autos que les Européens, il y aura non plus 1,2 milliard de véhicules sur terre, mais 3,9 milliards; de quoi épuiser les réserves pétrolières, doubler les émissions de CO2, généraliser les embouteillages et démultiplier les cas d’asthme...
Et comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, pendant ce salon et sous la pression de la même FEBIAC, des députés MR, VLD, CD&V et NVA ont renoncé à voter une proposition de loi visant à encadrer la publicité pour les voitures et rendre plus lisibles les informations sur leurs émissions de CO2... Ah, dernière bonne nouvelle: février ne fait que 28 jours cette année!
Non, décidément, janvier n’aura tenu aucune promesse… sauf peut-être à Brussels Expo, où le «petit» salon de l’auto a attiré 380 000 visiteurs en 10 jours. Un record dont les organisateurs de la FEBIAC se félicitent «en dépit d’un contexte économique délicat...». Voilà qui est rassurant. Lorsque tous les habitants de la planète posséderont autant d’autos que les Européens, il y aura non plus 1,2 milliard de véhicules sur terre, mais 3,9 milliards; de quoi épuiser les réserves pétrolières, doubler les émissions de CO2, généraliser les embouteillages et démultiplier les cas d’asthme...
Et comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, pendant ce salon et sous la pression de la même FEBIAC, des députés MR, VLD, CD&V et NVA ont renoncé à voter une proposition de loi visant à encadrer la publicité pour les voitures et rendre plus lisibles les informations sur leurs émissions de CO2... Ah, dernière bonne nouvelle: février ne fait que 28 jours cette année!
lundi 17 janvier 2011
Quand Doc Martin guérit de la belgitude aiguë
C'est fou les bonnes raisons qu'on a de regretter d'être belge par les temps qui courent: toujours pas de gouvernent, ni d'accord interprofessionnel, tant des spéculateurs qui misent sur notre incapacité à honorer notre dette publique, trop des sociétés de cotation qui attendent de nous dévaloriser, et le CD&V incapable de se "déscotcher" de la NVA, le cdH toujours aux trousses du PS, sans parler de tous ces trous dans les routes wallonnes, et bruxelloises, et les pompiers qu'il faudra payer même à ne rien faire, Claude Eerdekens qui voit des connards partout et qui se rabat sur De Gaulle, et François de Brigode qui n'arrive à se "déscotcher" ni du PS ni du 19h30, Daniel Bacquelaine qui réussit à être encore moins sexy et plus antipathique que Didier Reynders, Reynders qui continue à parader à l'ECOFIN, Josy Dubié incapable de quitter la politique sans y laisser un petit frère encore plus indigent que lui, et les pauvres, toujours plus pauvres, et Charleroi, toujours plus noire, et le Sud, toujours plus au sud et le Nord, toujours plus à l'ouest...
C'est fou le nombre de raisons qu'on a de désespérer d'être belge. Heureusement, il y a un antidote: une soirée télé sur TF1. C'est vrai, il faut être au bord du désespoir pour tenter l'expérience. Mais elle est d'autant plus forte, croyez-moi. Et même sans aller jusqu'au fond du fond du puits des talk-shows stériles, une soirée avec Doc Martin entrecoupée de publicités débilitantes pour la MMA ou pour Décolor Stop par Mimie Mathy, suffit à donner un violent coup de talon et se dire... je me ressaisis, qu'est-ce que je suis fier d'être belge, n'en déplaise à Marine Le Pen. Merci la RTBF et le service public, merci la Communauté française et tous ses copinages, merci l'éducation aux médias qui réfléchit plus qu'elle n'agit, merci les institutionnels, les «cultureux» apparatchiks, les cryptosocialos, merci Fadila Laanan qui assume d'arroser des projets aussi démesurés que le chapiteau d'Arsenic et aussi creux que son géant de Kaillass; ça pourrait être pire! C'est dire...
C'est fou le nombre de raisons qu'on a de désespérer d'être belge. Heureusement, il y a un antidote: une soirée télé sur TF1. C'est vrai, il faut être au bord du désespoir pour tenter l'expérience. Mais elle est d'autant plus forte, croyez-moi. Et même sans aller jusqu'au fond du fond du puits des talk-shows stériles, une soirée avec Doc Martin entrecoupée de publicités débilitantes pour la MMA ou pour Décolor Stop par Mimie Mathy, suffit à donner un violent coup de talon et se dire... je me ressaisis, qu'est-ce que je suis fier d'être belge, n'en déplaise à Marine Le Pen. Merci la RTBF et le service public, merci la Communauté française et tous ses copinages, merci l'éducation aux médias qui réfléchit plus qu'elle n'agit, merci les institutionnels, les «cultureux» apparatchiks, les cryptosocialos, merci Fadila Laanan qui assume d'arroser des projets aussi démesurés que le chapiteau d'Arsenic et aussi creux que son géant de Kaillass; ça pourrait être pire! C'est dire...
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