samedi 4 février 2012

Et si Docteur House pouvait nous guérir?

C’est sûrement trop facile, mais une fois de plus je suis choqué par les médias – je sais, ce terme générique ne veut pas dire grand chose – et par l’incohérence à laquelle ils peuvent contribuer. Aujourd’hui, en dehors du froid et de la neige qui paralysent le pays, le «buzz» comme on dit, c’était ce téléspectateur qui a écrit à TF1 pour connaître l’adresse du docteur House afin de pouvoir le consulter. C’est dingue, en effet. Comment un pauvre garçon du fin fond de la France a-t-il pu prendre une fiction pour la réalité ? On s’étonne, on rigole, on se file l’info sur Facebook et l’on fait même tourner la copie du courrier du Monsieur à sa chaîne préférée. En personne n’a pris soin de masquer son nom et son adresse. Et ce Monsieur passera pour un con. Au village on ne manquera pas de le lui rappeler, avec toute la cruauté que cela implique. En attendant, personne ne se demande pourquoi ce téléspectateur, qui souffre sûrement dans sa chair depuis trop longtemps, en est arrivé à croire à un médecin de pacotille. Sans vouloir remette la médecine traditionnelle en cause, je ne peux m'empêcher de me demander si ce téléspectateur est très différent de toutes ces personnes bien pensantes qui se rabattent sur un guérisseur, un rebouteux, un diseur de bonnes recettes toutes faites après des mois ou des années de souffrances non calmées. Et pourquoi le blâmer lui qui espère soigner un mal, alors que personne ne s’interroge sur ces masses de jeunes qui rêvent, grâce à la même télévision, de devenir stars de la chanson ou du cinéma, au risque de se ridiculiser face caméras? Ces jeunes qui entendent au fond mettre un terme à leur vide intérieur... Où est la différence au fond ? La télé nous fait rêver, nous permet d’oublier nos maux, de nous évader. Elle ne s’en cache pas. Pourquoi ce Monsieur devrait-il être blâmé d’avoir cru, un instant, alors que tout était mis en place pour que cela advienne, que Docteur House pourrait soulager ses souffrances ? Heureux celui qui n’a jamais souffert. Plus heureux encore celui qui juge sans réfléchir. Je n'ai rien à dire sur ceux qui font souffrir par plaisir. Mieux vaut ne pas en parler.