lundi 1 octobre 2012

Depuis le temps que je n'avais plus allumé la télé...

Ça faisait un moment que je n'avais plus allumé la télévision. J'avais bien lu les programmes, en fin de mon journal, l'une ou l'autre fois. Et les avais refermés sans trop d'entrain, à chaque fois. Pas envie de regarder un film doublé, criard et violent, ou une série qui en est déjà à son vingt-huitième épisode de la septième saison, un talk-show dont le seul suspens sera de savoir qui dira le plus de mal des autres, un match de foot aux enjeux financiers décidément indécents, une télé crochet qui, malgré toutes mes tentatives, ne parvient pas à m'accrocher, un feuilleton français sirupeux et dégoulinant de bons sentiments, une télé réalité où tout est faux sauf le maquillage. Bref, écran plat ou pas (en l’occurrence), ça faisait donc un très long moment que je n'avais plus allumé la télévision. Et puis ce soir, rentré tôt, de bonne composition, le téléphone éteint, le repas presque prêt, je me suis offert de regarder le JT. Grand luxe ou retour à la civilisation, j'hésite encore sur la nature de ma démarche.
Reste que j'ai franchi le pas, prudent, certes, et dans un registre connu. Le JT est l'émission la plus regardée, et la plus critiquée, aussi, corollaire de son succès. Je pouvais m'y engager sans trop prendre de risque et avec tout le loisir d'exprimer ensuite mon (f)lot de critiques, colères, indignations, soupçons de partialité, de manque de déontologie, d'excès de populisme, d'amateurisme et d'autres mots en "isme", comme disait la chanson de l'Eurovision. Bref, j'étais prêt... et puis rien. Rien à redire d'un JT plutôt bien présenté, correctement équilibré, assez critique, pas trop racoleur, ni poujadisme, ni populiste, ni communiste, ni socialiste, ni capitaliste, ni écologiste, ni aucun mot en "iste". Bref, j'étais tout à coup prêt à garder la télé allumée toute la soirée... jusqu'à ce que le JT se referme sur un premier tunnel de publicité. Je vous passe les détails. J'ai craqué au troisième spot. J'ai éteint la télé. Et pour un bon moment, je le crains. C'est con.