lundi 3 octobre 2011

Beau temps, si lumineux en fin de journée...

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C'est une chance inestimable, et j'en mesure la valeur cinq jours sur sept à peu de choses près, de pouvoir se rendre au boulot à pied ou à vélo. Ce lundi, j'avais choisi la première option. Juste pour faire durer le plaisir du déplacement, malgré quelques lancinantes courbatures héritées d'un jogging dominical trop poussé. Il me plaisait de lire mon journal en évitant les pavés déchaussés et les chauffards déjantés, de reporter de quelques minutes encore une journée de travail dont j'appréhendais réunions et confrontation. Mais c'est le soir, au retour d'un jour pas si terrible que ça au fond, que j'ai pris toute la mesure de ces quelques pas entre lieu de travail et domicile. Je me suis rendu compte que la voie principale qui me reconduit chez moi est orientée plein ouest. Que vers les 18 heures, en ce troisième jour d'octobre, elle était inondée d'un soleil déjà fatigué, mais encore si chaud. C'est alors que je me suis souvenu des prévisions météo du matin: "profitez de cette journée, car l'automne s'installera dès mardi". Un frisson m'a parcouru. J'aurais voulu arrêter le temps. M'arrêter moi, au milieu de la rue, goûter jusqu'à extinction des feux cet été indien trop bref, et seul été de l'année... faut-il préciser? J'ai donc ralenti le pas, aiguisé mes sens, empli mon être de tout ce qui nous rend ce soleil si vital. Et c'est alors que mes yeux écarquillés ont aperçu ce jeune homme, si bien fait de sa personne, débardeur noir moulant, muscles saillants, sans excès, peau encore hâlée, et qui a souri. Dire que dès demain, il faudra attendre six mois, au moins, pour que le printemps réchauffe les coeurs et les corps... On fait comment pour arrêter ce fichu temps qui passe?