mercredi 28 mars 2012

RTBF, le désamour?

Depuis début mars, les membres de la commission culture du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles auditionnent les acteurs du paysage audiovisuel. Leur motivation? Adopter des recommandations en vue de la négociation du nouveau contrat de gestion que la ministre de l’Audiovisuel doit conclure avec la RTBF d’ici la fin de l’année. Mais certains n’ont pas attendu cet exercice «démocratique» pour faire valoir leur point de vue. Le premier à ouvrir le feu fut le Conseil de la jeunesse. En septembre dernier, il rendait un avis d’initiative, réclamant notamment plus d’émissions pour jeunes ou d’éducation aux médias et l’interdiction des «placements de produits», technique publicitaire (sur)abondante dans «The Voice», par exemple. Quelques mois plus tard, Bernard Hennebert tire une deuxième salve en direction du boulevard Reyers, dans un ouvrage intitulé «RTBF, le désamour». Le fondateur de feu l’Association des téléspectateurs actifs (ATA) n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà consacré trois ouvrages à la radio télévision de service public. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a de la suite dans les idées, jusqu’à pratiquer l’autocitation avec un rien d’agaçante complaisance. Reste que ses constats interpellent.
Côté programmes, il déplore la disparition sans remplacement de certaines émissions de service aux consommateurs, de reportages ou médiation et dénonce le renvoi soit à des heures trop tardives soit sur la trop confidentielle troisième chaîne d’émissions culturelles ou à destination des jeunes. Côté pub, il s’inquiète de son emprise croissante sur les ondes et les antennes de la RTBF, que ce soit par le volume ou par l’évolution des techniques utilisées. Bernard Hennebert termine son ouvrage par dix propositions, allant de l’ouverture du CA à la société civile (et donc à lui?), jusqu’à la disparition d’ARTE Belgique (trop chère) ou la diminution de la pub (en commençant par la suppression du placement de produits). Des pistes à discuter, certes, mais qui ont le mérite d’éclairer un débat dont le public doit pouvoir se saisir faute d’être directement consulté...

Bernard Hennebert, «RTBF, le désamour. Constats et pistes d’évolution», Éditions Couleur Livres,2012.