mardi 8 novembre 2011

Les Roms, d'une misère à l'autre

Le lundi 19 septembre 2011, sur ordre de la bourgmestre de Schaerbeek, 47 Roms ont été évacués de la gare du Nord. Après un vain détour par Bruxelles-ville, ils ont trouvé refuge sur la place Gaucheret, toujours à Schaerbeek, à l’abri des voitures, mais pas des intempéries. Une semaine plus tard, ils étaient 72 femmes, hommes et surtout enfants en bas âge. La plupart de ces personnes sont originaires d’un pays de l’Union européenne. Présentes sur le territoire belge depuis moins de trois mois, elles étaient considérées comme des «touristes» et n’avaient droit ni à l’aide sociale, ni à l’accueil. Dans l’urgence, le CPAS leur a néanmoins délivré colis alimentaires et premiers soins. Le 5 octobre, le Foyer schaerbeekois a réussi à mettre un bâtiment en attente de rénovation à disposition. Pour raisons juridiques, la bourgmestre a dû délivrer un ordre de réquisition en attendant la conclusion d’une convention d’occupation précaire. Cette solution n’est donc que provisoire. Après les trois mois, ces Roms peuvent faire une demande d’asile à l’Office des Étrangers. Mais, vu la jurisprudence récente, il y a de fortes chances que le Commissariat aux Réfugiés rejettera leur demande au terme de la procédure. Ils se retrouveront à nouveau dans l’illégalité et sans ressources. Sans une politique spécifique pour les Roms, construite par tous les niveaux de pouvoirs, à commencer par l’Europe, ces familles, comme 12 familles slovaques et tchèques contraintes de squatter un immeuble désaffecté à Ixelles depuis le mois d’août, et comme tant d’autres familles à venir, continueront à fuir la misère pour une autre misère.

Photo Belga

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