mardi 3 mai 2011

Progrès social

Je dois l'avouer, il m'est déjà arrivé de «faire des ménages». Non pas que j'excelle dans l'usage de la serpillère et du plumeau, mais parce qu'écrire de temps en temps un article «sur le côté», ça arrondit les fins de mois.
Oh, je savais bien ne pas être le seul à connaître des 30 du mois qui perdurent parfois pas loin de dix jours. Mais je dois avouer que je suis tombé des nues en lisant que 200.000 Belges sont obligés d'exercer carrément deux emplois pour s'en sortir financièrement. Et que leur nombre augmente quasi exponentiellement d'année en année. Ils étaient 25.000 de plus l'an dernier pour 8.000 (seulement) l'année précédente. Mais où donc s'arrêtera le progrès social? Les trente glorieuses avaient bien laissé espérer au plus grand nombre profiter de la prospérité, mais avec la crise, il a ensuite fallu se résoudre à travailler à deux par ménage pour joindre les bouts. Puis, à force de voir les salaires tirés vers le bas, soi-disant à cause de la concurrence des pays émergents, ces mêmes ménages ont dû s'endetter à l'excès pour pouvoir continuer à consommer et se loger. Et maintenant que la crise des subprimes et de la financiarisation à outrance est passée par là, les travailleurs doivent donc se résoudre à exercer deux emplois! Une question fait froid dans le dos pour la suite: quand réinstaurera-t-on le travail des enfants pour permettre aux petites familles de vivre dignement? Peut-être Pierre Mariani, le «patron» de Dexia connaît-il la réponse, lui qui doit au moins exercer 15.000 emplois à temps plein en plus de son job initial pour justifier les 600.000 euros de bonus qu'il a touchés en 2010... Une chose est sûre, avec un tel homme-orchestre, Dexia peut continuer à supprimer des emplois par centaines!