vendredi 9 novembre 2007

Une barbe trop finement retaillée


Mais Soeur Anne, j'en parlais dans mon texte précédent, a vu quelque chose venir du côté de Liège. Car si l'Orange bleue n'a guère progressé, Barbe bleu, lui, a dégraissé. Le premier opus de la trilogie Beards, représenté jusque samedi au Théâtre de la Place, à Liège, a bien évolué depuis sa création à Modène, en Italie, le 12 octobre dernier. Il fallait raccourcir les scènes, resserrer le propos, chasser les longueurs.

Trois (nouveaux) jours de travail intensif ont permis à la troupe de Stefan Oertli d'offrir hier une version nettement plus dynamique à une salle remplie, essentiellement d'étudiants. Mais la promesse est à moitié tenue. Car si la pièce est raccourcie, les quatre premières scènes sont encore trop longues. Ce qui déséquilibre la première et la deuxième partie du spectacle. Ce qui implique que le spectateur décroche au moment où il devraient pleinement entrer dans la dramaturgie. Et ce qui déforce les moments de grâce, noyés dans des propos parfois redondants.

Allez, encore un petit effort, a-t-on envie d'écrire, pour présenter fin du mois à Rennes un spectacle abouti.

BHV : le plan baise des négociateurs


On sait, depuis le mercredi 7, ce qui est advenu de BHV dans les négociations de l’Orange bleue. Évacué !
Par le haut, diront certains, car personne n’a perdu la face.
- En votant la scission de l’arrondissement en Commission des Affaires intérieures de la Chambre, les Flamands ont montré leur détermination.
- En quittant la séance puis en adoptant au Parlement de la Communauté française une motion relative à un conflit d’intérêts, les francophones ne se sont pas laissés marcher sur les pieds.
Chacun, NVA et FDF en tête, peut revenir devant les siens en roulant des mécaniques.
Résultat des courses : le dossier BHV est bloqué pour de longs mois et les négociateurs peuvent reprendre le travail, plus sereinement, pour aboutir, peut-être, enfin, à un accord de majorité gouvernementale.

Joli plan « bis » donc, confirmé par Le Soir de ce vendredi, mais qui comporte un gros défaut : il ignore les dégâts collatéraux. Il suffit, pour s’en rendre compte, de lire les commentaires qui affluent depuis trois jours sur les forums d’actualité : les deux principales communautés du pays se retrouvent aujourd’hui dos-à-dos. Les drapeaux tricolores qui avaient fleuri nombre de façades sont désormais en berme. Les francophones croient de moins en moins à une Belgique qui vient de renoncer au compromis, cédant à la loi du plus fort.
Mais le plus choquant, dans ce plan « bis », c’est qu’il a « baisé » l’ensemble des Belges, du Nord comme du Sud. Il est la démonstration affligeante que les négociateurs ne se soucient que de leur propre électorat. Et qu’en plus, ils prennent leurs électeurs pour des cons, capables d’avaler de telles duperies.
« J’espère que dans les jours qui viennent, déclarait Jean-Michel Javaux, dans les colonnes de La Libre de jeudi, on va voir émerger des hommes et des femmes d’Etat ». Je suis comme sœur Anne, je ne vois rien venir…

jeudi 8 novembre 2007

Love is blind

L'image se passe de commentaire. J'avoue cependant qu'elle me rappelle le caleçon d'un charmant garçon. Il avait eu le trait de génie, et de lucidité?, de choisir un modèle noir et rouge qui affichait "ange..." sur le devant, "ou démont?" sur le postérieur. Le message était clair... mais dans ces moments là, la lecture n'a rien de prioritaire. Les bons conseils non plus.
Merci Jean-Luc, pour la jolie image.

La privatisation, un choix politique... pas un impératif économique

La prochaine campagne nationale du CIEP/MOC portera sur les dangers de la libéralisation et de la privatisation de secteurs considérés jusqu’ici comme services publics, en particulier de celui de la poste.

Des dangers que le grand public ne perçoit pas toujours mais qui nous concernent tous. Les consommateurs vont payer leur gaz ou leur électricité plus cher s’ils habitent dans une région isolée, ou ne trouveront plus de bureau de poste dans leur quartier. Les travailleurs de ces secteurs se verront imposer plus de flexibilité pour des salaires souvent plus bas. Les générations futures subiront les conséquences de stratégies de rendement à court terme négligeant la protection de l'environnement et le développement durable.
Imaginer que les lois de la concurrence opéreront dans le sens de l'intérêt général est un leurre.
La Belgique, comme ses voisins, a pu développer un réseau ferroviaire desservant jusqu’à des villages isolés. Elle a acheminé l’eau, l’électricité, le gaz jusque dans des hameaux ardennais sans en répercuter les surcoûts sur les habitants. Elle a implanté des bureaux de poste dans les quartiers, même les plus « défavorisés ». Pourquoi, tout à coup, nos Etats ne pourraient-ils plus assumer le coût de ces services publics, alors même que nous n'avons jamais produit collectivement autant de richesses ?
La libéralisation est un choix politique et non une obligation imposée par de soi-disant impératifs économiques. Un autre choix eut consisté à renforcer la solidarité en osant d’indispensables réformes de nos services publics : améliorer le service, chasser les gaspillages, traquer les dysfonctionnements.
On notera que le taux de satisfaction le plus faible vis-à-vis du service postal en Europe est celui de la population suédoise (61%). Or la Suède fut le premier pays à privatiser son service postal en 2003. Le prix moyen d’un courrier pour le particulier y a augmenté depuis lors de 95% alors que le prix pour le courrier industriel a diminué de 50% !
Privatiser, c’est accepter que les bénéfices des entreprises profitent à leurs seuls actionnaires et que les coûts indirects, eux, soient systématiquement reportés sur la collectivité. Si la rentabilité amène à délocaliser, qui revitalisera les quartiers délaissés par l’entreprise ? Si elle amène à systématiser le transport par avion, qui dédommagera les riverains des aéroports ? Les exemples de ces coûts indirects sont nombreux.
Mais si la libéralisation est un choix, reste à savoir qui choisit. Rarement, dans une Europe qui se veut démocratique et citoyenne, des décisions qui influencent aussi directement le quotidien des gens n’ont été aussi peu débattues. Comme si les lois économiques de la concurrence étaient des lois naturelles qui ne peuvent être ni discutées ni amendées. Les citoyens et leurs organisations, mais aussi nos responsables politiques nationaux, ne peuvent rester sans réagir; sans cela, le « modèle social européen » relèvera bientôt du passé. Est-ce là le vœu de la future coalition gouvernementale ? On peut le craindre, à lire le président du MR qui, le 23 octobre, déclarait dans les pages de l’Echo que « l’Orange bleue ne refusera pas d’étudier les privatisations ».

(Ce texte est paru en édito du n°61 du "Chou de Bruxelles", le bimestriel du Centre l'information et d'éducation populaire du MOC de Bruxelles)

mardi 6 novembre 2007

Orange bleue - Barbe bleue, même combat?

Jean Fürst
Le site du Soir annonce ce mardi matin que "l'Orange bleue est au frigo". Voilà une semaine qu'on agite l'épouvantail de la réunion de la Commission des Affaires intérieures de la Chambre ce mercredi. Voilà des jours qu'on nous assure qu'il faut des avancées sérieuses sur BHV pour éviter que les députés flamands votent la scission de l'arrondissement... et "l'Orange bleue est au frigo"!
Comment espérer, d'ici demain, un compromis acceptable par chacun?

Mais pendant que l'Orange bleue se givre, Barbe bleue s'échauffe. La voix, en tout cas. Peut-être les nerfs, également... Car la troupe emmenée par Stefan Oertli doit impérativement conclure un compromis avant jeudi prochain. Il s'agit de raccourcir sérieusement le premier Opus de la trilogie "Beards" (Barbes), celle qui tourne autour de Barbe bleue, avant sa présentation au public du Théâtre de la Place à Liège.
Or le spectacle est construit de telle façon que les comédiens/chanteurs se succèdent sur scène dans des solos ou des duos cohérents. Comment leur demander de renoncer à plusieurs minutes de leur travail minutieux, précis, talentueux? Comment maintenir un équilibre, en imposant des sacrifices à chacun sans léser personne?
Stefan Oertli dispose de moins de trois jours pour jouer les informateurs-démineurs-explorateurs-formateurs et dégager un compromis au poil.
Pardon, c'était facile, mais ça me permet de vous encourager à découvrir "BEARDS I – DAEMONIE" ces 8, 9 et 10 novembre à 20h15 Théâtre de la Place avec l'excellent et surprenant Jean Fürst dans le rôle de Barbe bleue.

lundi 5 novembre 2007

Sommet de la Francophonie en Alsace

L'info est passée relativement inaperçue, il faut bien l'avouer. La fin de semaine de la Toussaint a pourtant été l'occasion d'un important sommet de la Francophonie, en Alsace. Important parce que des personnalités hautes en couleurs s'y sont donné rendez-vous dans la plus grande discrétion pour de vitales décisions. À l'ordre du jour des débats? Une balade sur le mont Sainte Odile, un voyage en Gaspésie à l'été 2008, une randonnée dans l'Himalaya un an plus tard, sans oublier des dégustations de Pinot noir, gris, Riesling et autre Sylvaner.
Trois délégations se sont retrouvées dans le joli village de Bernardswiller, à un jet de pierres d'Obernai. Le prix de l'humour revient aux Québécois, Nathalie et Eugène. Le prix de l'hospitalité est décerné à Aurore et Louis, les amis français. Quant au lot de consolation... c'est pour les petits Belges: Bernard et votre serviteur.
À l’heure de boucler cette édition, on attendait encore les Suisses.